FMP-Journal
FOEDERATIO MEDICORUM PRACTICORUM q FOEDERATIO MEDICARUM PRACTICARUM
Allons-nous enfin nous réveiller ?

GUY EVÉQUOZ
Si le monde devient invivable, réveillez-vous ! Sinon le cauchemar deviendra réalité. Comment la FMP at-elle pu rester debout et garder les yeux ouverts ? N’estce pas grâce au bon sens ? Et la bonne volonté. Toujours nous avons foi dans notre action, valable non seulement pour l’ensemble du corps médical mais encore pour toute la société. En un mot, dés le début nous avons lutté en pensant à nos patients mais aussi et surtout en pensant aux enfants à venir.
L’été passé, Christian Eggs m’a demandé un article pour le journal de la Société Médicale du Valais, le « Courrier Médical Valaisan », de novembre 2003 ; thème principal (« dossier ») : « Médecine générale : témoignages » (« Bilder der Allgemeinmedizin »). J’ai dû traiter de « La médecine générale en Valais : Perspectives pour les dix années à venir ». Je leur ai prédit dix ans de grâce. Lisez plutôt :
L’âge d’or « Qui fait la médecine générale en Valais ? Un peu plus de deux cents médecins ; un peu plus des trois quarts sont généralistes, près d’un quart sont internistes généralistes. La plupart de ces internistes sont installés dans les villes, quelques-uns dans les villages ou les stations. Un peu moins de cent médecins sont installés en ville ; un peu plus de cent pratiquent dans les villages ou dans les stations (plus de trente). Répartition parfaite. Age moyen d’installation entre 15 et 20 ans. Voyez vous-mêmes. La médecine générale en Valais va vers son âge d’or. L’âge moyen des généralistes sera un peu supérieur à l’âge moyen des médecins-chefs des hôpitaux et des nouveaux spécialistes. Leur clientèle sera confirmée depuis, en moyenne, deux décennies. La culture médicale de la population lui permet de comprendre la portée de la médecine générale. Nos patients
Die deutsche Fassung erscheint im nächsten Heft.

âgés de 80 ans vont encore, pour la plupart, vivre 10 ans. Ce sont nos fidèles, ils nous rapprochent de leurs familles, ils prient pour nous chaque jour. Il y a là un tissu serré entre les médecins de premier recours et la population qui devrait résister à pas mal d’avatars. Je vois mal la liberté de contracter changer grand-chose à notre pratique de demain. Pendant mes études, l’on nous disait qu’il fallait des généralistes, que c’était l’avenir. Sachons voir que, chez nous, cet avenir s’est réalisé et que les généralistes sont là. Non seulement ils ont continué à se former, mais ils ont pacifié médicalement la population : la médecine de demain n’est pas une technique appliquée mais d’abord une façon d’être et une manière de penser. Le seul véritable enjeu des dix ans à venir est de préparer notre retraite dans la décennie qui suivra. Le chemin est déjà tracé. C’est par et dans la solidarité que nous pourrons transmettre à nos successeurs le feu sacré. »
Personne n’a tiqué Personne n’a tiqué. Eh ! pourtant ! Ai-je, malgré moi, endormi mes collègues avec des thèmes qui me sont chers ? « L’avenir est impénétrable. On est toujours étonné : les catastrophes ne sont prévisibles qu’au moment où elles arrivent. Parler d’avenir c’est dire la direction présente, rien de plus, rien de moins. Eteignez mentalement vos médias et regardez par la fenêtre, voyez le temps qui s’écoule tranquillement, à notre échelle humaine. Pas besoin de fausse alerte. Pas besoin de révolution, la médecine est une révolution. Pas besoin non plus de croire à la méchanceté du monde. La guerre économique est le chant du cygne des empires disloqués. A l’heure où les mythes se matérialisent nous devons chercher à comprendre ce qu’ils ont voulu signifier ». En filigrane, j’évoquai la lutte de demain contre le bruit – je n’ai pas parlé des odeurs ; et je chantai la Suisse, noyau de l’Europe. Mais personne n’a tiqué. Eh ! Pourtant ! Peut-être n’avaient-ils pas lu la conclusion de « Mais qui a peur de disparaître un jour » (AM 8.2002) ? « Quelle belle aventure, la FMP ! Nous sommes en première ligne pour voir disparaître notre métier, tel que nous l’avons pratiqué. Que dire aux jeunes, à ceux qui nous suivent ? Qu’ils ne se soucient pas de notre disparition. Rien de la médecine ne nous

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appartient, c’est nous qui lui appartenons. Et ce dont ils auront besoin demain pour continuer se trouve déjà entre leurs mains. On verra ! » Ni la fin de l’éditorial de AM 17.2002 « Mais qu’allons-nous devenir ? » ? « Notre corporation helvétique aura un avenir si, dans l’urgence, elle peut encore améliorer la solidarité de ses membres. Sinon son destin se jouera ailleurs. Abandonnons l’idée de réglementer l’avenir; tout va basculer ! Acceptons de puiser dans notre portemonnaie pour les jeunes qui nous suivent. Nous saurons sous peu quelle chance nous avions de pouvoir le faire. Et nous aurons eu l’insigne mérite d’avoir commencé le partage avant qu’il ne se soit imposé partout comme une fatale nécessité. »

Que personne ne tique !

Personne n’a tiqué. Eh ! Pourtant ! Qu’est-ce qui vient après l’âge

d’or ? La fin des haricots. Après ces dix ans de rêve, la médecine

générale telle que nous la pratiquons peut gentiment disparaître.

Où sont nos successeurs ? Où sont les assistants suisses ? Qui doit

faire le travail à leur place ? Que vont devenir nos hôpitaux ? Qui

va reprendre nos cabinets ?

Vous voulez un tuyau ? Dans nos cabinets il y aura des assistants,

envoyés à temps partiel par les anciens hôpitaux de zone –

devenus des centres médicaux de premier recours avec des lits et

gérés par des trusts truc-chose. (Trust veut dire confiance.)

Vous avez dit « dring » ? Le réveil a-t-il sonné ?

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Guy Evéquoz

Demande d’admission / Fiche de mutation

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Date de naissance _____________________________________

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Cabinet _____________________________________ _____________________________________ _____________________________________ _____________________________________ _____________________________________

Privé _____________________________________ _____________________________________ _____________________________________ _____________________________________ _____________________________________

Spécialité: ❏ Médecine génerale ❏ Médecine interne ❏ Psychiatrie ❏ Pédiatrie ❏ Gynécologie ❏ autre: ______________________ Titre de Dr: ❏ oui ❏ non Diplôme fédéral depuis 19___ Cabinet privé depuis 19___ Membre d’une organisation professionnelle: ❏ FMH ❏ Société médicale du canton de: _____________________ ❏ SSMG ❏ SGIM ❏ SGP ❏ SVPTA ❏ SSPP ❏ Gyn. + Obstétrique ❏ autre: _____________________ Seriez-vous intéressé/e par une activité de politique professionnelle? ❏ oui ❏ non Si oui dans quel domaine? _____________________ Seriez-vous intéressé/e à travailler en tant que membre actif au sein de la FMP? ❏ au comité ❏ dans un groupe de travail ❏ autres activités

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Envoyez à: A. Benyamini, FMP-Sekretariat, Letzacherstrasse 37, 8117 Fällanden Tél. 01-825 26 55, Fax 01-825 21 50, E-Mail: benyamini@dial.eunet.ch

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